Histoire / Épidémiologie de l’état dépressif


Un peu d’histoire La dépression dans le monde Suicide et dépression en France

Un peu d’histoire

Le terme « dépression » est très ancien puisqu’il est entré dans le langage médical au 18ème siècle. Les écrits décrivant ce que nous appelons aujourd’hui « dépression » ou « maladie dépressive » remontent aussi loin que possible dans l’histoire de l’humanité. Hippocrate mentionnait déjà ces états mentaux pathologiques.

La dépression dans le monde

Suivant l’Organisation Mondiale de la Santé, la dépression est la deuxième cause de handicap. Elle se situe au quatrième rang des maladies en terme de coût financier par maladie. Selon les prévisions, en 2020, ce trouble se situera à la seconde place en terme de coût parmi les différentes maladies, quels que soient l’âge et le sexe. Aujourd’hui, il se situe déjà au deuxième rang pour la catégorie d’âge de 15 à 44 ans pour les deux sexes. Le suicide en est l’issue la plus tragique. On compte chaque année au niveau mondial  800 000 morts par suicide.

la dépression dans le monde

La dépression peut survenir dans n’importe quelle catégorie socio-professionnelle, à tous les âges, deux fois plus souvent chez la femme que chez l’homme et dans n’importe quelle ethnie.

Chaque année, plus de 350 millions de personnes souffrent de dépression dans le monde et seuls 25 % d’entre elles peuvent avoir accès à des traitements efficaces.
Globalement, les résultats montrent une prévalence de l’épisode dépressif sur un an aux environs de 7 %. La prévalence sur six mois est aux environs de 5 %. Sur la vie entière, cette prévalence est à 15 % : au cours de leur vie 15 % d’entre nous ont été, sont ou seront déprimés.

Ceci ne doit évidemment pas être confondu avec le fait que nous connaissons tous des moments de découragement avec des symptômes dépressifs : la dépression induit une rupture durable dans la vie familiale, affective et sociale.

Certaines données épidémiologiques laissent supposer que la dépression est devenue plus fréquente depuis la seconde guerre mondiale, touchant des individus de plus en plus jeunes. Certains proposent des explications sociales (vie de plus en plus stressante), d’autres avancent des hypothèses génétiques (modification du génome des populations contemporaines).

En réalité, la question reste ouverte. La seule étude (dite de Stirling County et menée aux USA) effectuée à quarante ans d’intervalle (1952, 1970 et 1992) sur une même population avec les mêmes méthodes de diagnostic indique plutôt une décroissance de la prévalence de la dépression : 5,3 % en 1952, 5,3% en 1970 et 2,9 % en 1992 !

Suicide et dépression en France

En France, chaque année, près de 10.500 personnes souffrant de dépression décèdent par suicide et il est estimé que les tentatives de suicide sont dix fois plus nombreuses, de l’ordre de 176.000 par an.

Le suicide en France

Le suicide est plus fréquent chez les individus de sexe masculin : 32 hommes sur 100.000 habitants contre 12,5 femmes. Les suicides accomplis sont le plus souvent le fait de personnes plus âgées, célibataires, veufs ou divorcés, sans travail ou à la retraite. Environ 60 % des suicides sont reconnus comme directement liés à un trouble dépressif. Le taux de suicide en France est parmi les plus élevés en comparaison avec d’autres pays européens.

L’augmentation du taux de suicide observée dans la majorité des pays européens au cours de ces 20 dernières années concerne surtout la tranche d’âge adolescents adultes jeunes.
Le taux de tentatives de suicide est d’environ 177 tentatives pour 100.000 habitants. À l’inverse du suicide accompli, la proportion de femmes est plus élevée : 216 femmes contre 134 hommes pour 100.000 habitants. Toute tentative de suicide est un indicateur fort de risque de mort par suicide.

On peut résumer le rythme du risque suicidaire chez des déprimés par les trois données suivantes :

  • taux annuel de suicides = 3 % ;
  • risque relatif par rapport aux sujets non déprimés = 30 % ;
  • 10 % environ des sujets souffrant de dépression décèderont par suicide.