Symptômes de la dépression


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Symptômes psychiques

Tristesse dépressive

« L’humeur dépressive impose soudain les affres du désespoir ».

Comment reconnaît-on une tristesse dépressive ?
La tristesse d’une personne dépressive présente les caractéristiques suivantes :

tristesse

  • elle succède à un état de morosité,
  • elle imprègne la perception du présent, du passé et du futur,
  • elle engendre une incapacité à éprouver du plaisir (ou anhédonie),
  • elle est comparable à celle d’une personne venant de subir le deuil d’un être cher : le monde paraît vide, rien ne peut avoir assez d’intérêt pour atténuer cette situation pénible, l’avenir n’est plus porteur d’espoir,
  • ennui, monotonie mais aussi douleur morale caractérisent également cette tristesse,
  • elle est souvent associée à des idées suicidaires (tant l’avenir paraît sans espoir pour une personne déprimée).

Conclusion
La tristesse d’une personne déprimée est une vraie douleur morale qui engendre une profonde souffrance.

Anxiété

Dépression et anxiété
Il n’y a pas d’humeur dépressive sans anxiété et réciproquement.
L’anxiété est une sensation de tension intérieure, de danger imminent. Elle peut être paralysante ou au contraire susciter de l’agitation (incapacité à rester en place, …).
Elle peut se cristalliser sur une situation particulière ou un objet : peur nouvelle d’un contexte social avec incapacité à l’affronter (changement de travail par exemple), préoccupations excessives sur son état de santé, …
L’anxiété devient  » angoisse  » lorsque des symptômes somatiques s’associent à ces peurs : oppression thoracique, palpitations, sueurs, tremblements, gorge serrée, difficulté à déglutir, …

Attention !
N’oubliez pas que derrière une anxiété se cache une humeur dépressive…

Troubles cognitifs

Dépression et troubles cognitifs

L’état dépressif s’accompagne toujours de troubles cognitifs.
Ils sont fonctionnels et réversibles (c’est-à-dire qu’ils disparaissent lorsque l’état dépressif disparaît).
Ils se manifestent surtout lorsqu’un effort d’attention est nécessaire.
lire

À un premier degré, ces troubles cognitifs se manifestent sous forme :

  • de difficultés à se concentrer ou
  • de fatigabilité, gênant par exemple la lecture.

Le jugement et le raisonnement sont imprégnés par la tristesse, l’anxiété et le pessimisme.

Cas particulier de la personne âgée
Chez le sujet âgé, les symptômes cognitifs peuvent aller jusqu’à une apparence d’état démentiel avec une faillite des fonctions intellectuelles. La dépression peut induire un état de désorganisation mentale ressemblant à une maladie d’Alzheimer.

Symptômes comportementaux

Ralentissement psychomoteur

Les peintres, tel Dürer, ont su montrer le caractère intraverbal (« visuel ») de la dépression. Mimique douloureuse, ton monotone et laconique du discours traduisent le caractère pénible de l’initiative et de l’action.

rester au lit

Le déprimé perçoit cette paralysie de la pensée et de l’action : il se sent fatigué, il a le sentiment que tout est effort.
Une première plainte dépressive peut être la fatigue, surtout matinale, s’atténuant paradoxalement au cours de la journée.

Paralysie de la pensée et de l’action

À l’extrême, le ralentissement psychomoteur peut aboutir à une paralysie de la pensée et de l’action.

Certains comportements sont caractéristiques d’une situation dépressive grave :

  • clinophilie ou incapacité à se lever,
  • incurie (négligence, un laisser-aller),
  • perte d’initiative,
  • repli chez soi.

Idées suicidaires

Fréquence
80 % des déprimés souffrent d’idées suicidaires. L’entourage doit essayer d’en faciliter l’expression, ceci ne pouvant qu’aider le déprimé à se sentir davantage compris.

Importance
Le risque suicidaire est d’autant plus élevé :

  • que la dépression est sévère,
  • qu’il existe des antécédents familiaux ou personnels de tentative de suicide ou de suicide,
  • qu’un plan suicidaire est déjà établi,
  • chez les hommes.
80% des personnes déprimés ont des idées suicidaires

Les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez la jeune femme de 18 à 30 ans.
Le suicide peut être longuement mûri ou au contraire accompli de manière impulsive.

Attention !
Plus les tentatives de suicide se répètent, plus le risque de mort par suicide devient important.

Chez l’adolescent
Les idées suicidaires chez l’adolescent peuvent se traduire par certaines conduites particulières telles que :

  • la prise de risques en voiture,
  • l’utilisation de substances toxiques.

Consommation de toxiques, pourquoi ?
L’adolescent consommateur de toxiques (alcool, tabac, cannabis, stimulants, héroïne, …) éprouve un malaise qu’il faut tenter de décrypter :

  • mal-être passager de l’adolescence nécessitant compréhension et soutien psychologique avec information sur les risques inhérents à ces consommations,
  • pathologie anxieuse ou dépressive pouvant justifier soutien psychologique (psychothérapie) et traitement antidépresseur,
  • pathologie psychotique débutante relevant d’une prise en charge spécialisée,
  • situation de dépendance : tabac, alcool induisant vite une addiction. Certains sujets sont davantage à risque de dépendance en fonction d’une vulnérabilité individuelle à laquelle participent des éléments innés (génétiques) et acquis (évènements de vie précoces).

Troubles du comportement

Troubles de l’humeur : la dépression hostile
Certaines formes de dépression s’expriment de façon hostile (dépressions dites hostiles). Elles associent humeur irritable et troubles du caractère (irritabilité, agressivité …). Ceci est surtout rencontré chez l’adolescent ou des jeunes femmes à personnalité fragile.

Troubles du comportement alimentaire
Les troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale, boulimie) peuvent être un signe de trouble dépressif.

Dépression conduisant à un homicide

Aussi exceptionnel que dramatique, l’homicide altruiste est un geste de déprimé grave. Le déprimé tue l’être ou les êtres qui lui sont les plus chers afin de leur épargner un futur qu’il perçoit comme épouvantable du fait de son délire mélancolique.

homicide

À retenir
Les sujets âgés de plus de 50 ans, surtout les hommes, paient le plus lourd tribut au suicide.
Plus les tentatives de suicide sont nombreuses, plus le risque de mort par suicide est important. Ces tentatives de suicide sont surtout rencontrées chez la jeune femme.

Symptômes physiques

Signes somatiques

Les principaux signes somatiques de dépression sont :

  • Perte de poids en rapport avec l’anorexie, la perte du goût, la sensation d’oppression dans la gorge.
  • Troubles du sommeil : insomnie d’endormissement, réveils nocturnes avec cauchemars, insomnie de fin de nuit souvent associée à des idées suicidaires plus prégnantes. L’hypersomnie est une autre forme de trouble du sommeil : le patient trouve refuge dans un sommeil qui a perdu sa valeur réparatrice d’où la sensation de fatigue dès le réveil.
  • Troubles de la libido : baisse de l’appétit sexuel, impuissance ou frigidité.
  • Troubles digestifs : diarrhée ou constipation, anorexie, gastralgies, état saburral des voies digestives.
  • Troubles cardiovasculaires : palpitations, bouffées vasomotrices, hypotension et bradycardie dans les formes sévères.

définitionAnorexie : Perte de l’appétit se manifestant par une restriction alimentaire excessive d’origine psychique (anorexie mentale) ou organique.

Saburral (état saburral des voies digestives) : État de ralentissement du transit global avec surcharge et encombrement.

Hypotension : Baisse de la pression artérielle au-dessous de la normale.

Bradycardie : Ralentissement du rythme cardiaque.