Conduite du traitement contre la dépression


Co-prescriptionsPsychothérapie de soutienÉvaluation de l’environnementArrêt de travail ?Invalidité ?Droit à la réparation ?

Co-prescriptions

prescription

Introduction

Dans certains cas précis, il peut s’avérer nécessaire de prescrire, à côté des antidépresseurs, une autre classe de médicaments.

Les benzodiazépines

Par leur effet anxiolytique, voire hypnotique, elles peuvent assurer un meilleur confort en attendant l’effet de l’antidépresseur qui nécessite au moins trois à six semaines.

Les risques inhérents à la prescription des benzodiazépines sont :

  • à court terme, la sédation qui peut majorer la sensation de fatigue et le ralentissement du déprimé ;
  • à long terme, celui d’une dépendance (chez 25% des sujets après trois mois de prise quotidienne).

Classiquement, les antidépresseurs stimulants nécessitent souvent une co-prescription de benzodiazépine en début de traitement, à l’inverse des antidépresseurs sédatifs qui sont anxiolytiques par eux-mêmes. Il convient de diminuer puis d’arrêter les benzodiazépines dès que l’angoisse a disparu et que l’effet antidépresseur est installé.

définitionSédation : Apaisement éventuellement excessif aboutissant à un ralentissement. Peut être induit par un médicament aux propriétés calmantes.

Les hypnotiques

Ils peuvent être utiles en début de traitement lorsque l’insomnie et l’anxiété sont majeures.

Les antidépresseurs sédatifs peuvent dispenser d’une telle prescription étant eux-mêmes inducteurs de sommeil.

Les neuroleptiques

L’association de neuroleptiques au traitement antidépresseur concerne les patients présentant des états dépressifs majeurs avec une anxiété très importante et des idées délirantes.

Psychothérapie de soutien

On désigne ainsi l’attitude qui caractérise le soignant face au déprimé : écoute, réassurance et aide à une meilleure connaissance des éléments perturbateurs, des attentes à avoir à propos du traitement et de la maladie.

Ce type de psychothérapie ne nécessite pas nécessairement des entretiens prolongés : elle repose sur l’empathie du soignant et la confiance que le déprimé peut mettre dans cette relation.

Évaluation de l’environnement

Rien ne sert de vouloir traiter un épisode dépressif si des facteurs susceptibles de pérenniser cet état pathologique ne sont pas identifiés et pris en compte à défaut d’être totalement réglés.
Par exemple, la vieille dame déprimée et délaissée par ses enfants; il faut sans aucun doute évaluer le poids de l’isolement affectif et tenter de l’atténuer, par exemple en alertant les enfants sur la nécessité d’un effort à faire !

Arrêt de travail ?

À priori oui : le travail n’est ni un outil de traitement, ni un moyen de protection contre la solitude. Mieux vaut décider quelques semaines d’arrêt de travail : ceci soulage le déprimé trop péniblement confronté à son inhibition et évite qu’il apparaisse trop peu performant.

Cependant, certains patients préfèrent malgré tout continuer à travailler : encore faut-il qu’ils soient en mesure de faire face aux contraintes et obligations du milieu du travail !

Invalidité ?

La dépression est rarement une maladie chronique : dans moins de 10 % des cas. Dans ces cas, il peut y avoir nécessité d’un arrêt prolongé de travail jusqu’à une décision d’invalidité.

Sinon, la dépression est une maladie qui, correctement identifiée et traitée, n’entraîne pas une perte définitive d’aptitude professionnelle.

Droit à la réparation ?

Il existe des cas où une personne se sent définitivement anxieuse et dépressive, incapable de travailler. Ceci peut mettre en jeu une couverture par un contrat préalablement souscrit d’assurance maladie-invalidité.

De tels contrats d’assurance prévoient effectivement des indemnités journalières en cas d’invalidité totale; il faut savoir que le niveau d’invalidité accordé dépend du diagnostic et non pas de ce qui est ressenti par le sujet ou observé par l’entourage !

Le taux d’incapacité permanente et définitive pour un état dépressif chronique n’excède pas 40 % : l’assurance applique dès lors le barème prévu pour un tel pourcentage d’incapacité partielle.

Schématiquement, une incapacité temporaire totale (100 % d’incapacité) pour état dépressif peut être accordée pour 1 à 2 ans. Ensuite est décidée une consolidation (état non guéri considéré comme définitivement fixé en l’état) avec un taux d’invalidité de 20 à 40 %.

Ceci est une source de frustration fréquente pour quelqu’un qui se sent incapable de travailler et croyait avoir souscrit un contrat d’assurance lui garantissant ses revenus !