La dépression du post-partum concernerait entre 10 et 20 % des mères après l’accouchement. Non détectée, mal prise en charge, cette forme sévère de baby blues peut profondément nuire à la qualité de vie de la mère et du bébé dans les semaines qui suivent la naissance. Depuis le 1er juillet 2022, une nouvelle mesure a été mise en place pour mieux détecter cette forme si particulière de dépression.
Du baby blues à la dépression du post-partum
La dépression du post-partum constitue une forme spécifique de dépression, liée à un moment particulier de la vie : l’accouchement et la naissance d’un enfant. En apparence, cet événement est synonyme de bonheur, de joie et d’accomplissement. Mais il s’agit aussi d’un grand bouleversement pour les parents. Pour une à deux femmes sur 10, les émotions négatives peuvent prendre le dessus et constituer un véritable épisode dépressif, parfois sévère.
La dépression du post-partum, qui touche les mères, mais parfois aussi les pères, peut se manifester par différents signes dépressifs, plus ou moins sévères :
- Une profonde tristesse, apparemment sans raison ;
- Des pleurs fréquents et inexpliqués ;
- Une fatigue et une lassitude inhabituelle ;
- Des troubles du sommeil (excès ou manque de sommeil) ;
- Un sentiment de dévalorisation ou une culpabilité excessive ;
- Une irritabilité ;
- Une anxiété extrême vis-à-vis de son enfant ;
- Des difficultés voire une incapacité à s’occuper de son enfant ;
- Un désintérêt ;
- Des troubles de l’appétit.
Un nouveau dispositif pour un meilleur repérage
Dans les formes les plus sévères, le père ou la mère peuvent avoir tendance à s’isoler et avoir des pensées suicidaires. Contrairement aux idées reçues, la dépression du post-partum, non détectée et non prise en charge, ne guérit pas spontanément et peut durer plusieurs semaines, plusieurs mois et s’aggraver dans le temps.
Si une période de baby blues est assez classique après la naissance – elle concerne entre 50 et 80 % des parents -, la dépression du post-partum doit être détectée dès les premiers signes pour mettre en place une prise en charge adaptée. Cette prise en charge est essentielle pour préserver la santé et le bien-être de la mère, du père et de l’enfant. Dans ce contexte, un nouveau dispositif vient d’être mis en place pour toutes les mères qui viennent d’accoucher.
Un entretien postnatal précoce pour faire le point
À compter du 1er juillet 2022, un entretien postnatal précoce est en effet proposé à toutes les femmes qui viennent d’accoucher, entre 4 et 8 semaines après l’accouchement. Cet entretien peut être effectué par une sage-femme ou un médecin. Pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie, cet entretien répond à plusieurs objectifs :
- Détecter précocement les signes d’une dépression du post-partum ;
- Identifier d’éventuels facteurs de risque de dépression du post-partum ;
- Évaluer les besoins en accompagnement de la femme, du couple et de la famille.
Si nécessaire, le professionnel de santé peut proposer, à l’issue de ce premier entretien, un second entretien entre 10 et 14 semaines après l’accouchement. Ce second entretien peut permettre de poursuivre l’accompagnement ou simplement de refaire le point avec les parents à leur demande. Ce nouveau dispositif pourrait permettre de déceler plus rapidement et plus efficacement les parents touchés par la dépression du post-partum, afin de réduire l’impact de cet épisode dépressif sur la jeune famille.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Prévenir la dépression post-partum. naitreetgrandir.com. Mis à jour janvier 2022. Consulté le 11 juillet 2022.