Anxiété et dépression sont liées à une carence en oméga-3

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Rédigé par Charline D. et publié le 4 août 2017

Les oméga-3 sont des acides gras (principaux constituants des lipides) indispensables au bon fonctionnement du cerveau. Une étude parue dans The journal of Neuroscience met en évidence les effets négatifs à l’âge adulte d’une carence en oméga-3 durant l’adolescence.

carence en oméga 3

Les oméga 3 dans l’alimentation

L’évolution du régime alimentaire…

L’évolution des sociétés occidentales a conduit à des changements conséquents dans leur régime alimentaire. L’alimentation actuelle est plus pauvre en acides gras de type oméga-3, principalement retrouvés dans les poissons gras (saumon), les noix ou le soja. Or, ce changement d’alimentation n’est pas sans conséquence puisqu’il favorise les troubles mentaux comme le stress ou la dépression. Il est donc nécessaire de comprendre au plus vite les mécanismes liant une alimentation pauvre en oméga-3 et le développement de troubles mentaux. C’est ce que s’est attachée à faire une équipe de scientifiques dont les résultats ont été récemment publiés dans le Journal of Neuroscience.

Où trouver les oméga 3 dans l’alimentation ?

L’apport quotidien d’oméga-3 conseillé est de 120mg pour les hommes et 100mg pour les femmes voire 250mg pendant la grossesse et l’allaitement. Mais à quoi correspond 1g d’oméga-3 ?

1 g d’oméga-3 correspond à :

  • 50g de saumon d’élevage ou 60g de saumon en conserve ;
  • 65g de sardines en conserve ;
  • 130g de thon en conserve ;
  • 75g de maquereau frais.

3 repas par semaine à base de 100g de poissons gras suffisent pour couvrir les besoins en oméga-3 chez une personne en bonne santé.

A savoir ! Les oméga-3 sont également retrouvés en grandes quantités dans les huiles de colza, de soja, de noix, de pérille, de lin, de cameline, de chanvre, de graines de citrouille ou de germe de blé.

Bien lire les étiquettes sur les aliments

Sur les étiquettes des aliments riches en oméga-3, on distingue 4 types de mention par ordre croissant d’intérêt nutritionnel :

  • « Source d’acides gras oméga-3 »
  • « Riche en acides gras oméga-3 »
  • « Participe au rééquilibrage des apports en acides gras oméga-3 »
  • « Les acides oméga-3 contribuent au bon fonctionnement du système cardiovasculaire »

Action des oméga-3 sur le cerveau

Cette récente étude menée par des chercheurs de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) et l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) révèle les conséquences sur la santé d’une carence en oméga-3 pendant l’adolescence.

Les chercheurs ont observé via un modèle murin (rat, souris, etc.) l’effet sur l’organisme d’un régime pauvre en oméga-3. Les observations ont débuté à l’adolescence et ont mis en évidence une diminution du taux d’acides gras dans le cortex préfrontal (région cérébrale impliquée dans certaines fonctions cérébrales complexes comme la prise de décision ou le raisonnement) et dans le noyau accumbens (structure impliquée dans les émotions et la sensation de plaisir).

Une fois adulte, cette carence se traduit par une diminution des fonctions cognitives et des comportements anxieux ou dépressifs. Les auteurs expliquent ces troubles par un apprentissage neuronal altéré et par l’atteinte du noyau accumbens chez les souris carencées.

Les auteurs expliquent que ces résultats sont la preuve que la nutrition est un facteur essentiel pour les fonctions cognitives et comportementales. Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles voies thérapeutiques dans le traitement de certains troubles mentaux.

Charline D., Pharmacien

– Une carence en Oméga 3 à l’adolescence augmente le risque d’anxiété et de troubles dépressifs. Fabienne Rigal. Le quotidien du médecin. Le 23 juin 2017. 
– Les oméga-3 indispensables pour le cerveau dès l’adolescence. INSERM. Le 23 juin 2017. 
– Oméga 3 des huiles de poissons. Eurekavidal. Le 26 février 2016.