Covid-19 et santé mentale, un facteur déclencheur d’anxiété et de dépression

Le verdict est sans appel. La pandémie de la Covid-19, qui touche le monde depuis l’hiver 2019-2020, a profondément marqué la santé mentale des Français. Comment cet impact se traduit-il sur les chiffres de l’anxiété et de la dépression ? L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alerte sur une forte augmentation de ces troubles de la santé mentale dans le monde, en particulier dans certaines zones géographiques. Explications sur les liens entre la Covid-19 et santé mentale.

Covid-19 et santé mentale

A plus d’un titre, la Covid-19 a bouleversé le quotidien des Français, mais aussi leur état psychologique. Cet impact de la pandémie sur la santé mentale intervient à plusieurs niveaux :

• Les effets psychologiques de l’infection par le SARS-Cov2, marqués surtout par l’anxiété et l’angoisse, notamment par la peur d’être hospitalisé en réanimation et d’être placé sous respiration artificielle ;
• Les effets psychologiques de la pandémie, en particulier des confinements successifs et de la nécessité de respecter les gestes barrière dans la vie quotidienne.

En revanche, la Covid-19 ne semble pas, selon les connaissances actuelles, avoir aggravé ou déstabilisé la santé mentale des personnes préalablement atteintes d’une maladie psychiatrique. Généralement, ces catégories de population ont été moins infectées par le virus et en cas d’infection, elles ont développé des formes moins sévères de la maladie, que la population générale.

Une augmentation mondiale de 25 % de l’anxiété et de dépression

A l’échelle de l’ensemble de la population mondiale, les derniers chiffres annoncés par l’Organisation Mondiale de la Santé indiquent une augmentation de 25 % des cas d’anxiété et de dépression au cours de la première année de la pandémie de la Covid-19. Un chiffre inquiétant qui traduit l’effet de la pandémie sur la santé mentale des populations.

Si tous les pays du monde ont été affectés par la Covid-19, les autorités de santé publique ont observé que les régions géographiques les plus touchées par l’augmentation de l’anxiété et de la dépression étaient :

• Les pays ayant présenté les niveaux d’infection les plus élevés dans le monde ;
• Les pays dans lesquels les mesures de restriction ont le plus réduit les niveaux d’interactions sociales.

Une politique de santé publique à la hauteur de l’enjeu

Un tel chiffre confirme que les conséquences de la pandémie sans précédent que connait le monde depuis la fin de l’année 2019 ne se limitent pas au nombre de cas de Covid-19 et au nombre de décès directement liés à la maladie. Inclure les aspects liés à la santé mentale des populations, infectées ou non par le virus, constitue un enjeu capital de santé publique pour tous les pays du monde. Il est essentiel que chaque pays étudie les effets de la Covid-19 sur la santé mentale de sa population et mette en place des mesures de soutien psychosocial.

Au sein d’un pays, toutes les catégories de population ne semblent d’ailleurs pas égales face à l’impact psychologique de la Covid-19, les plus fragiles étant :

• Les femmes ;
• Les jeunes, entre 20 et 34 ans ;
• Les professionnels de santé ;
• Les personnes présentant des comorbidités.

Selon l’OMS, il est urgent que les pays s’assurent de disposer de services en santé mentale suffisants pour prendre en charge tous ceux qui en ont besoin et que des dispositifs de soutien en ligne, accessibles à tous, soient mis en place.

Estelle B., Docteur en Pharmacie