La dépression serait-elle génétique ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 26 octobre 2016

Dépression génétique

La dépression touche environ 3 millions de personnes en France. De multiples causes sont avancées. Mais qu’en est-il de la génétique ?

Dépression et génétique

Les troubles dépressifs majeurs entraînent pour les patients de lourdes conséquences psychologiques, sociales et physiques. L’optimisation des traitements antidépresseurs et la prévention des rechutes sont des enjeux majeurs de santé publique. Elles impliquent une meilleure connaissance des causes de la maladie et de ses mécanismes. Le rôle précis de la génétique reste à déterminer.

De nombreuses études ont confirmé le caractère héréditaire des troubles dépressifs majeurs, mais les gènes impliqués dans la dépression sont en cours d’identification. Récemment, des variantes de deux gènes ont été reliées avec la dépression dans une population asiatique. Mais ces variantes sont extrêmement rares chez les Caucasiens.

Plusieurs gènes impliqués dans la dépression

Une vaste étude s’est intéressée aux variantes génétiques associées à la dépression majeure dans une population à 97% d’origine caucasienne. Au sein de la population étudiée, 75 607 personnes ont été diagnostiquées ou traitées pour des troubles dépressifs majeurs et 231 747 personnes n’ont eu aucun trouble dépressif diagnostiqué ou traité. Le génome de l’ensemble de ces personnes a été analysé pour identifier d’éventuels gènes impliqués dans la dépression.

Les auteurs ont ainsi mis en évidence 17 variations génétiques indépendantes les unes des autres et réparties dans 15 régions du génome. Ces variations génétiques sont pour la plupart localisées dans des gènes exprimés au niveau du système nerveux central et impliqués dans le développement cérébral. Parmi les gènes associés à la dépression, l’un d’eux est déjà connu pour son implication dans l’épilepsie et les déficits intellectuels. Ce résultat indique qu’en fonction de la variabilité génétique, un même gène peut conduire à différentes pathologies. Un autre gène est reconnu pour son lien avec l’isolement social dans un modèle de dépression chez la souris. Le rôle des autres gènes reste à identifier.

Grâce à cette étude, les auteurs ont mis en évidence des gènes impliqués dans la dépression. Par ailleurs, la dépression serait également liée au sexe des personnes. En effet, parmi les 75 607 personnes ayant des antécédents de dépression 62% étaient des femmes alors qu’elles ne sont que 44% dans la population sans antécédents dépressifs. Des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer le rôle du sexe dans la dépression.

Mais la génétique n’explique pas tout …

La mise en évidence de l’influence des gènes sur la dépression pourrait à terme modifier le traitement de la maladie. Les progrès de la thérapie génique pourraient permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques des troubles dépressifs majeurs. Mieux comprendre les causes et les mécanismes de la dépression ouvre de nouvelles pistes de recherche pour des traitements plus adaptés et une meilleure prévention des rechutes. Parfois, le patient peut se détendre en prenant cialis. Après tout, la communication réduit la dépression et améliore l’humeur.

Si la génétique permet d’expliquer une prédisposition à la dépression, elle ne semble pas en être la cause directe. Ainsi une personne aurait 2 à 4 fois plus de risque d’être dépressive, si l’un de ses parents a souffert de dépression. Mais cette personne peut aussi ne jamais souffrir de dépression. Tout dépend des facteurs environnementaux. La relation entre les gènes et l’environnement est largement étudiée dans de nombreux domaines. Elle semble également fondamentale dans le lien entre génétique et dépression. La survenue d’un évènement grave (traumatisme, décès, perte d’emploi, divorce, …) peut constituer un élément déclencheur de troubles dépressifs, en particulier chez une personne prédisposée génétiquement à la dépression.

A savoir ! Les causes exactes de la dépression sont difficiles à déterminer. Même si un évènement peut jouer le rôle d’initiateur des troubles dépressifs, il semble probable que la dépression résulte de l’addition de plusieurs facteurs environnementaux, humains, psychologiques, etc. La prédisposition génétique représente l’un de ces facteurs et peut contribuer à la survenue de troubles dépressifs.

Estelle B. / Docteur en Pharmacie


Sources :

Hyde, C.L. et al. Identification of 15 genetic loci associated with risk of major depression in individuals of European descent. 2016. Nature Genetics 48(9). doi:10.1038/ng.3623.

Site Internet de l’INSERM. Dossiers d’information : Dépression. Consulté le 25 octobre 2016.

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