Produits laitiers pour éviter la déprime?

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Rédigé par Delphine W. et publié le 2 avril 2017

En France, la diminution de la consommation en produits laitiers pourrait avoir un impact sur nos besoins alimentaires journaliers, et dans le maintien d’un bon état de santé général. Pour autant, existe-t-il un lien entre la consommation de lait et l’état psychique ? C’est ce qu’une équipe de chercheurs a tenté de démontrer.

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Une bactérie lactique aux bienfaits psychiques …

Une consommation d’au moins 3 produits laitiers par jour est conseillée dans le maintien d’un bon état de santé général, ainsi que dans l’adoption d’une alimentation saine, d’après l’INPES.

Une étude de la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) a montré que les Français consomment près de 60 litres de lait par an, soit 164 millilitres par jour. Néanmoins, cette consommation quotidienne semble être en baisse depuis de nombreuses années.

Lactobacillus est une bactérie probiotique retrouvée dans les produits laitiers, et plus particulièrement dans le lait. Cette bactérie aurait alors des effets sur la diminution des symptômes dépressifs. Une équipe de scientifiques s’est penchée sur la question. De plus, il semblerait qu’il existe un lien entre l’état microbien de l’intestin et la santé mentale.

A savoir ! Un probiotique est un micro-organisme capable d’induire un effet bénéfique pour la santé lorsqu’il est ingéré.

Les intestins (grêle et colon) sont constitués d’une flore microbienne, c’est-à-dire d’un ensemble de bactéries présentes naturellement dans notre organisme, et permettant le maintien de notre santé intestinale. Dans le cadre d’une étude clinique, des chercheurs se sont intéressés à cette flore microbienne chez la souris, avant et après avoir exposé l’animal à une situation de stress chronique.

Les résultats de l’analyse montrent une diminution de Lactobacillus au niveau de l’intestin, entraînant une augmentation du taux de kynurenine (composé biochimique issu d’un ensemble de réactions se produisant au sein de l’organisme). Or, la kynurenine est bien connue pour son rôle dans le développement de la dépression.

Probiotiques et dépression

Afin de confirmer ou non cette hypothèse, les chercheurs ont alors décidé de faire varier le taux de kynurenine, en administrant des Lactobacillus chez la souris. Ils ont alors observé une diminution des symptômes dépressifs.

La création de « radicaux libres » (molécules instables dérivées de l’oxygène) est évoquée pour expliquer la diminution des symptômes dépressifs. En effet, les radicaux libres ont la capacité de supprimer le métabolisme de la kynurenine, et ainsi de limiter l’apparition d’une quelconque dépression.

Certaines des souches bactériennes de Lactobacillus utilisées dans le cadre de cette étude, sont également présentes au sein de l’intestin humain. En ce sens, le Dr. Gauthier a assuré qu’il pouvait s’agir d’une nouvelle découverte dans le cadre de traitements contre la dépression et d’autres troubles, tels que l’anxiété.

Une autre étude s’est également attardée sur le lien entre la présence d’un autre probiotique, le Bifidobacterium longum (également présent dans le lait), et la santé mentale. Des études précliniques ont alors démontré que la présence de telles bactéries dans l’intestin était liée à la gestion du stress. Ce constat serait lié à la réduction de cortisol, « l’hormone du stress ».

Les diverses relations pouvant exister entre la flore microbienne intestinale et les effets sur l’état psychique, font preuves de nombreux questionnements. Les études actuelles ne se basent que sur le modèle animal, il est alors essentiel que des études cliniques, sur l’Homme, soient réalisées afin de confirmer ces premiers résultats.

Les produits laitiers sont donc importants, non seulement dans le maintien d’un bon état de santé général, mais aussi, semble-t-il, sur l’état de santé mentale.

Delphine.W., Ergonome spécialisée en Santé au Travail.


Sources :
Probiotic in Yogurt May Improve Depressive Symptoms. Nancy A. Melville. Medscape. Le 15 mars 2017
La consommation de produits laitiers en France – Contribution aux apports lipidiques. DGAL/PNNS. Le 1er juillet 2008.