Trouble Dépressif Majeur (TDM) : des prédispositions cérébrales dès l’adolescence

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Rédigé par Yasmine B. et publié le 13 novembre 2021

Une étude récente menée par des chercheurs de l’INSERM a permis de montrer que chez les patients dépressifs, une altération de la communication entre des parties définies du cerveau serait à l’origine des symptômes de la maladie. Etat-depressif.com décrypte pour vous les résultats de cette étude.

Trouble Dépressif Majeur

Le trouble dépressif majeur : une pathologie prévisible dès l’adolescence

Le trouble dépressif majeur (TDM) ou trouble unipolaire se caractérise par les symptômes suivants qui persistent durant au moins deux semaines : tristesse, fatigue, perte de motivation et de confiance en soi, souffrance psychique, perte d’appétit…il altère la qualité de vie des personnes atteintes.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 3,8% de la population mondiale serait touchée par la dépression, ce qui représente environ 280 millions de personnes dans le monde. En France, une personne sur cinq aurait déjà souffert de dépression par le passé ou en souffrira à l’avenir. En mai 2020, 13,5% de français âgés de plus de 15 ans ont déclaré des signes évocateurs d’un épisode dépressif.

Les premiers signes du trouble dépressif majeur (TDM) surviennent souvent à l’âge adulte. Néanmoins, des recherches préalables ont permis de constater une différence fonctionnelle et anatomique de certaines parties du cerveau chez des adolescents à risque de développer un trouble dépressif majeur à l’avenir. Selon le Dr Jean-Luc Martinot, pédopsychiatre et directeur de recherche Inserm, cette distinction permettrait même de prédire la survenue de troubles dépressifs majeurs dès l’adolescence.

Un défaut de synchronisation entre les régions cérébrales à l’origine du TDM

Une étude récente réalisée sur des cerveaux d’adultes souffrant de TDM avec un passif d’épisodes dépressifs à l’adolescence a permis d’établir un lien entre les types de symptômes et la variation de la fonction cérébrale dans le temps. Pour cela, un moyen mathématique innovant a été utilisé, le “chronnectome”. Ce dernier a pour but de distinguer les aires cérébrales qui ont une activité similaire de façon récurrente, à partir d’images prises au cours d’une IRM réalisée sur des patients au repos.

Le chronnectome des patients atteints de trouble dépressif majeur a montré un défaut de communication entre les différentes régions du cerveau ainsi qu’un manque de souplesse de certaines régions cérébrales. Ces distinctions seraient à l’origine de symptômes plus ou moins sévères de la dépression.

Cette étude a permis de mettre en lumière la synchronisation anormale des régions du cerveau impliquées dans la gestion des émotions chez des patients ayant souffert de TDM dès l’adolescence. Elle offre par ailleurs des perspectives intéressantes quant à l’avenir des interventions thérapeutiques du TDM.

Yasmine B., rédactrice scientifique

Sources
– Santé mentale : de la désynchronisation à la dépression. inserm.fr. Consulté le 4 novembre 2021.
– Troubles dépressifs. msdmanuals.com. Consulté le 4 novembre 2021.
– Dépression. who.int. Consulté le 4 novembre 2021.