Contre la dépression saisonnière : Halte au sucre !

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Rédigé par Deborah L. et publié le 21 janvier 2020

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Les fêtes de fin d’année sont propices aux écarts en tous genres : chocolats, marrons glacés, fruits confits… Et si ces gourmandises sucrées terriblement tentantes étaient néfastes pour notre moral ? C’est ce que suggère une étude américaine qui recommande de limiter la consommation de sucre pour éviter la dépression saisonnière.

Consommation excessive de sucre et dépression saisonnière

Avec les fêtes de fin d’année, les tentations sucrées se multiplient. D’après une équipe de chercheurs américains, la consommation excessive de produits bourrés de sucres serait pourtant loin d’être anodine car elle affecterait notre moral en jouant un rôle dans le déclenchement de la dépression saisonnière.

À savoir ! La dépression saisonnière hivernale ou trouble affectif saisonnier (TAF) désigne une dépression liée au manque de lumière naturelle. Car pendant l’hiver, les journées sont plus courtes et la luminosité moins intense. Pour poser un diagnostic médical de dépression saisonnière, il faut que cette dépression survienne au même moment chaque année, pendant au moins 2 années consécutives, et qu’elle dure jusqu’au printemps suivant.

Pour mener à bien leurs recherches, les psychologues de l’Université du Kansas ont examiné les études précédemment menées sur les effets physiologiques et psychologiques de la consommation de sucre ajouté. Ces études s’appuyaient sur les données de deux études antérieures de grande ampleur : l’étude  Women’s Health Initiative Observational Study et l’étude NIH-AARP Diet and Health Study. Les résultats de leur analyse montrent que la consommation d’aliments sucrés, particulièrement importante en cette saison hivernale, pourrait être à l’origine d’une partie des processus métaboliques, inflammatoires et neurobiologiques impliqués dans le phénomène de dépression saisonnière.

Pour les chercheurs, ces excès alimentaires saisonniers couplés à la diminution de la luminosité en hiver et aux changements des habitudes de sommeil, peuvent créer un terrain propice à la fragilité mentale : “Pour de nombreuses personnes, une exposition réduite au soleil pendant l’hiver détruira les rythmes circadiens, perturbera un sommeil sain et conduira 5 à 10% de la population à entrer dans un épisode de dépression clinique à part entière », explique l’un des auteurs de l’étude.

 De la surconsommation à l’addiction au sucre

Par ailleurs, souffrir des symptômes de dépression saisonnière peut donner envie de consommer du sucre en excès. Si l’humeur peut s’améliorer de façon temporaire, en réalité, cette surconsommation de sucre aggrave les symptômes de la dépression saisonnière :

« L’une des caractéristiques communes de la dépression hivernale est une envie irrépressible de sucre. Nous avons donc jusqu’à 30% de la population qui souffre d’au moins quelques symptômes de dépression hivernale, ce qui leur donne envie de manger des sucres rapides, et à une période où ils sont constamment confrontés à des sucreries en période de fêtes », précise l’un des auteurs de l’étude.

Dès lors, le patient atteint de dépression saisonnière se retrouve rapidement piégé dans un cercle vicieux où les sucreries vont agir comme une véritable drogue avec un effet immédiat sur l’amélioration de l’humeur mais des conséquences néfastes à plus long terme (troubles de l’humeur, augmentation de l’inflammation et prise de poids).

Par ailleurs, d’après les chercheurs, la consommation excessive de sucre pourrait également avoir un effet néfaste sur le microbiome intestinal, vu que certains microbes parasites présents dans l’intestin se développent grâce au sucre pouvant ainsi « produire des réactions chimiques qui mettent le cerveau dans un état d’anxiété, de stress et de dépression ».

Omniprésent sur les tables de fêtes, l’alcool est également à éviter vu qu’il regorge de sucres. Très calorique, très énergétique et vide de nutriments, il se révèle par ailleurs  très toxique à fortes doses. Les chercheurs recommandent donc de limiter la consommation de sucres, d’alcool et d’aliments ultra-transformés tout au long de l’année et surtout pendant la période des fêtes, au profit d’aliments plus sains tels que les fruits et légumes.

Déborah L., Docteur en Pharmacie

– Dépression saisonnière : des chercheurs recommandent de limiter sa consommation de sucre. L’INDEPENDANT. Consulté le 14 janvier 2020.