Dépression infantile ? C’est possible !

Actualités Actualités patients

Rédigé par Charline D. et publié le 9 mars 2017

depression infantile

On le sait tous, la vie est faite de hauts et de bas. Un échec est difficile à vivre et entraîne une sensation de tristesse chez n’importe quel individu. Cependant pour certaines personnes, cette peine dure et devient pathologique. La dépression est une maladie qui peut affecter n’importe qui, et toutes les tranches d’âge. Alors gare aux « petites déprimes » chez nos enfants !

Les manifestations de la dépression chez l’enfant

Selon les données de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, en 2010, 7.5% des 15-85 ans auraient vécu, durant les 12 derniers mois, un épisode dépressif. Constat intéressant : 6.4% d’entre eux étaient des jeunes (15-19 ans). L’INSERM estime la prévalence de ces épisodes dépressifs chez l’enfant entre 2.1 et 3.4%, et chez l’adolescent à 14%. La dépression n’est donc pas uniquement une affaire de grandes personnes.

La dépression est une maladie qui provoque une profonde tristesse et qui s’accompagne de changements, parfois importants, du comportement de l’enfant. La pathologie peut alors se manifester par diverses attitudes comme de l’agressivité, un isolement ou un repli sur soi, une perte d’intérêt pour les activités autrefois adorées. La vie familiale ainsi que scolaire peuvent en être fortement impactées. La dépression chez l’enfant ou l’adolescent peut parfois se traduire par une fugue voire un suicide (rarement chez les moins de 12 ans).

Les causes de la dépression sont difficiles à identifier et peuvent être multiples chez un enfant (décès d’un proche, difficultés scolaires…). Il semblerait que dans la période précédant la puberté, les garçons présentent plus de risques de faire une dépression que les filles. Une tendance qui s’inverse une fois la puberté passée.
Chez l’enfant, les symptômes de la maladie apparaissent de façon soudaine :

  • difficultés scolaires, le comportement de l’enfant est modifié : il se renferme sur lui-même ou au contraire devient l’élément perturbateur de la classe. Souvent accompagnées de troubles de la concentration ;
  • sautes d’humeur (l’enfant alterne constamment entre phases de replis sur soi et phase d’irritabilité);
  • tristesse et auto dénigrement;
  • troubles de l’appétit (soit l’enfant mange beaucoup, soit au contraire, il manque d’appétit);
  • ennui ;
  • trouble du sommeil ;
  • douleurs à la tête ou au ventre.

À l’adolescence, une période naturellement perturbante pour le jeune (transformations corporelles, découverte de la sexualité …), les troubles dépressifs qui se mêlent à tous ces changements sont plus difficiles à détecter. En France, le suicide est pourtant la deuxième cause de mortalité chez les moins de 24 ans.

Ainsi, des comportements provoquants comme la prise de drogue ou d’alcool, l’automutilation, la délinquance ou encore les troubles alimentaires peuvent être l’expression de la maladie. Les filles souffrent plutôt de troubles somatiques (maux de tête ou de ventre, lombalgie, insomnies …) tandis que les garçons manifestent plus d’agressivité. Une consultation est également nécessaire lorsqu’un absentéisme scolaire, des troubles du sommeil ou encore une réticence à s’exprimer sont observés.

Aider un enfant dépressif

De manière générale, il est conseillé aux adultes de toujours être attentif aux changements de comportements soudains chez un enfant. Il est important, en tant que parents, d’être présents et disponibles au quotidien, en accompagnant par exemple l’enfant à son activité favorite. L’enfant ne doit pas se sentir seul face à ses problèmes et être libre d’en parler avec quelqu’un de confiance (Souvent, le jeune sera plus à l’aise avec une tierce personne).

Si son état ne s’améliore pas, voire même s’aggrave, il est préférable de consulter un professionnel pour une prise en charge plus adaptée.

A savoir ! Un trouble dépressif chez l’enfant peut se reproduire au cours de l’adolescence ou à l’âge adulte. Il est donc important que la personne y soit préparée par une bonne prise en charge et un suivi régulier.

Ainsi, le traitement de première intention lorsqu’un enfant ou un adolescent est diagnostiqué dépressif est un accompagnement psychologique par un pédopsychiatre.
Concernant les médicaments antidépresseurs, les autorités de santé ont été claires :

  • ils sont réservés aux cas exceptionnellement sévères pour les enfants ;
  • ils peuvent accompagner la prise en charge psychologique si celle-ci est insuffisante ou si la dépression est sévère, pour les adolescents.

Quoiqu’il en soit, lorsque la prise de tels médicaments est prescrite par un pédopsychiatre (et uniquement) une surveillance étroite doit être instaurée lors de l’initiation du traitement. Le but étant de détecter au plus tôt, les effets secondaires (augmentation des idées suicidaires, irritabilité, …) néfastes dans le traitement de la pathologie.


Charline D., Pharmacienne


Sources :
Inserm. Dépression. Consulté le 06 mars 2017.
Dépression chez l’enfant et l’adolescent. Eureka sante. Mis à jour le 25 aout 2009.

Les commentaires sont fermés.