Quel est l’état de santé et le ressenti des adolescents français ? Sont-ils bien dans leur peau ? Des données collectées en 2018 ont récemment été publiés par l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT). L’occasion de faire le point sur l’état d’esprit des jeunes Français, capital pour réduire l’incidence de la dépression dans cette catégorie de population.
Une enquête sur la santé physique et mentale des jeunes européens
Depuis 1982, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) mène dans 45 pays du monde une enquête auprès des jeunes, âgés de 11, 13 et 15 ans, grâce à des questionnaires sur différents aspects :
- La santé ;
- Le vécu scolaire ;
- Les comportements de santé.
Récemment, l’OFDT a publié les données collectées en 2018 auprès des adolescents français. Plusieurs tendances peuvent être dégagées sur le ressenti des jeunes Français, en comparaison avec les jeunes des autres pays européens. D’une manière générale, le sentiment de bien-être physique et mental diminue avec l’âge des jeunes européens, et les jeunes Français se plaignent beaucoup plus que d’autres au niveau de leur santé. Ils se plaignent également de difficultés de communication avec leurs parents.
Un usage précoce des substances addictives
Le harcèlement semble un phénomène assez fréquent en France, puisque 4 % des adolescents français de 15 ans s’en estiment victimes ou auteurs. Le chiffre est même plus élevé en ce qui concerne le harcèlement en ligne.
Sur le plan des addictions, la France se démarque des autres pays européens par un niveau élevé d’usage de l’alcool, du tabac et du cannabis. Les jeunes Français expérimentent l’alcool plus tôt que dans d’autres pays. Ainsi, 39 % des garçons et 25 % des filles ont déjà bu une boisson alcoolisée à 11 ans, alors que la moyenne européenne de ces chiffres est de 20 % et 11 % respectivement.
Les jeunes Français se tournent plus vers les technologies numériques que la moyenne des autres adolescents européens. Mais leur utilisation intensive de ces nouvelles technologies reste inférieure à celle des jeunes Italiens, les champions européens dans le domaine.
Mieux manger et mieux bouger pour être plus en forme
L’alimentation des jeunes adolescents français révèle des possibilités d’amélioration des comportements. En effet, les jeunes Français consomment quotidiennement peu de fruits par rapport aux autres pays européens, alors que la consommation de légumes place la France au 20ème rang européen à 11 ans. S’ils consomment peu de sucreries et se brossent assidument les dents, ils restent friands de boissons sucrées.
Le fléau de l’obésité n’épargne d’ailleurs pas les jeunes Français, avec 17 % des garçons et 11 % des filles en surpoids ou obèses dès l’âge de 11 ans. Cette situation ne correspond pas au ressenti des adolescents, puisque 20 % des garçons et 35 % des filles se jugent mal au niveau de leur corpulence.
Enfin, l’enquête révèle que l’activité physique modérée à vigoureuse est pratiquée par une minorité de jeunes Français, une situation qui se dégrade entre 11 et 15 ans par rapport aux jeunes européens et qui touche particulièrement les familles défavorisées.
Les adolescents français témoignent ainsi d’un bien-être physique et mental qui pourrait être largement amélioré. Des indices pour expliquer la prévalence importante des troubles anxieux et dépressifs chez les jeunes.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
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